Le mois d’avril a aussi été marqué par la remise du rapport des Députés Philippe Huppé, Raphaël Gérard et Gilles Legendre, rapport commandé par M. Edouard Philippe au début de l’été 2018.
Ce rapport est le second consacré aux Métiers d’art, le premier fut présenté par Madame Dumas – Sénatrice de Paris – en 2009 et commandé par M Fillon, Premier Ministre.
La présentation de ce deuxième opus a été officiellement faite dans un lieu de prestige, le Mobilier National et a réuni une grande partie du monde des Métiers d’art.
Le rapport se présente sous forme de 4 grandes thématiques alimentées de 22 propositions. Les thématiques portent successivement sur : la Gouvernance, les territoires, la formation et enfin le soutien au développement des « métiers d’excellence » pour reprendre le vocabulaire du rapport.
Le principal regret concernant ce travail qui contient certaines bonnes propositions est qu’une fois encore on parle des métiers mais en oubliant totalement de prendre le point de vue fondamental du marché et des entreprises.
Si la réflexion sur l’implication des Territoires est un vrai « plus » (mais quoi d’étonnant venant de représentants venus des Territoires ?).
On peut regretter que la primeur de l’action proposée soit concentrée sur les recommandations à l’Etat et avant tout sur la question de la Gouvernance des Métiers d’art (peut on s’en étonner dans un pays colbertiste), mais pas de son implication concrète. Une politique concrète ? C’est-à-dire une politique d’achat ou au moins de prescription de l’Etat et des Collectivités Territoriales comme il peut en exister une pour la restauration collective ou le « bien manger », « le quoi manger », « le produit localement » sont devenus des enjeux économiques, éducatifs et de des vecteurs de progrès économique et durable ! Ce serait plus efficient que des « fab-lab ». En fait, la Gouvernance des Métiers d’art est un vrai faux sujet que l’on devrait remplacer par le soutien CONCRET aux entreprises des Métiers d’art.
Au XXIe siècle on ne peut plus gouverner comme sous Louis XIV et Colbert OU même comme sous la Présidence de Charles de Gaulle car c’était, il y’a 60 ans, un autre monde. Les entreprises des Métiers d’art n’ont pas tant besoin d’une Gouvernance mais d’une action de l’Etat qui les concerne comme cela peut être fait pour l’agriculture ou le bâtiment…nous sommes prêts à l’UNAMA pour en discuter.
Pour en savoir davantage, voici le rapport « France métiers d’excellence » dans son intégralité :