Retour sur les journées de l’artisanat et les Assemblées générales 2022

RETOUR SUR LES JOURNÉES DE L’ARTISANAT

Écoconception

Le fil rouge de ces journées a suscité un grand intérêt de la part des adhérents et non-adhérents venus participer en nombre aux échanges et présentations proposées. Patrick Perrier, Directeur du Pôle Ameublement de l’institut technologique FCBA, a présenté durant plus de deux heures les grandes lignes d’une démarche d’Écolabellisation pour les collectifs AEF et ATF et a répondu aux  nombreuses interrogations de l’auditoire. Cette démarche sera engagée par le Label AEF dès la rentrée et fera partie du programme CODIFAB 2023 de l’artisanat.

Catherine Mettetal (Drôme) et Céline Camilleri (Puy de Dôme) ont présenté leurs parcours respectifs dans l’écoconception intégrée dans leur démarche de tisserandières. Les échanges avec les participants ont également été nombreux, éclairants, enrichissants.

         Natté coton Bio de Catherine Mettetal
                Pas japonais de Céline Camilleri

 

Enfin, Christophe Gelibert, tapissier, a pu présenter son projet ambitieux et audacieux. Plus que la création d’une collection de sièges, canapés et fauteuils, c’est une vaste réflexion et mise en œuvre d’un projet global qui intègre les valeurs de l’artisanat, les fondamentaux d’une économie responsable et durable et une dynamique de croissance à partager entre consœurs et confrères.
Tous les thèmes ont reçu un accueil attentif et intéressé. Nul doute que ces sujets reviendront souvent dans les actions collectives à venir et dans le quotidien des entreprises.

Christophe Gelibert présente à l’assemblée son         projet de création de canapé évolutif qui                   s’inscrit dans une démarche globale                     environnementale, sociale et sociétale.

Restauration, danger pour l’artisanat

Une large plage d’échanges a été consacrée aux dangers de captation de marchés publics, danger présent dans une proposition de loi visant à favoriser les Conservateurs-Restaurateurs (formation universitaire bac + 5) dans le cadre des appels d’offre de l’Etat et du secteur public. Plusieurs artisans doreur, ébénistes ont pu exprimer leurs craintes quant à la restriction de leurs marges de manœuvre en tant qu’entreprises de services ne disposant pas du titre de conservateur-restaurateur.
Tous les adhérents de l’UNAMA sont sollicités pour œuvrer auprès des maires de leur commune, des conseillers départementaux, régionaux ou députés dont ils pourraient aisément se rapprocher, de même que des associations de protection ou de restauration du patrimoine. L’UNAMA poursuit durant l’été son travail d’information auprès des Ministères, des instances publiques concernées (Musées de France, Association des Conservateurs, Associations Compagnonniques, etc.).
Le résultat des élections législatives nous indiquera le moment où il faudra intervenir auprès des nouveaux élus de l’Assemblée Nationale, dès l’été ou à la reprise des travaux parlementaires en septembre.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UNAMA

Les adhérents réunis ont voté à l’unanimité les résolutions présentées : quitus pour la gestion de l’année 2021, report à nouveau en réserves des bénéfices constatés (> 9 000 €).
De même a été voté l’augmentation de l’adhésion pour 2023, soit 10 € uniformément par tranche et le plancher de 160 € pour la cotisation minimum après prise en compte des différentes minorations de cotisation : 1ère année, recrutement d’apprenti ou contrat de professionnalisation.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AEF, ENTRE CONTINUITÉ ET RENOUVELLEMENT

Pour le Label Artisans Ebénistes de France, l’enjeu de cette AG était de renouveler le Conseil d’administration qui a élu son nouveau Président en juillet.
Remercions d’abord Eric Jovis et son Conseil d’administration pour les 8 précédentes années marquées d’un engagement intense et sans faille et qui a doté le Label de nombreux nouveaux outils (communication), ouverts des perspectives ambitieuses (devenir un Écolabel). Et félicitons la nouvelle équipe composée de Claire Bourget, Anne Tancoigne, Fabien Ludovic, Patrick Bouvier, Jean-Pascal Bottiero, Joseph Vallon, Jean-François Brenier, Eric Jovis. Bravo et bonne route à Patrick Bouvier qui prend la présidence pour les 4 prochaines années.

    Eric Jovis et son équipe témoignent de 8 ans             d’engagement au service du label AEF.

ALERTE SUR LA FORMATION INITIALE DE NOS MÉTIERS

Des batailles sont à venir dans la formation initiale et continue pour maintenir une filière de transmission de nos Métiers. Beaucoup de temps, d’énergie et de conviction devront être déployés dans les prochains mois pour maintenir les titres de formation professionnelle ainsi que la capacité à étendre un dispositif de formation initiale et continue apte à répondre aux attentes des entreprises et des personnes souhaitant s’accomplir dans nos métiers.
Qu’il s’agisse de titres (BTM ou CTM), de Certificats de Branche (CQP), les règles instaurées par France Compétence, la voix de l’Etat, et par le RNCP mettent systématiquement hors-jeu nombre de nos titres et certificats (règles des « cohortes minimales »). Nous dénonçons également un temps d’examen pour certains titres, certificats de branche notamment, dépassant allègrement 10 mois.
On pourrait croire que les métiers d’art de la fabrication de l’ameublement sont méprisés ou jugés inutiles par les organes mis en place et dont la mission a été redéfinie lors de la réforme de 2018. Il semble évident que le concept de « Métiers rares » n’est pas un critère pour ces organes en roue libre que sont le RNCP et France Compétences qui s’adjugent le pouvoir d’existence ou de disparition sur les formations qui touchent les métiers rares. Sont concernés les ébénistes-restaurateurs (option BTMS restauration), le CTM ébéniste, les Métiers de Canneur-pailleur ou de Vannier, à terme ceux de doreur, d’encadreur, de sculpteur, de marqueteur, de bronzier, etc.
Le motif de la non-reconduction, de la non-inscription de ces formations au RNCP, seule voie pour les rendre finançables via des fonds publics ou collectifs, c’est qu’ils ne présentent pas suffisamment de personnes certifiées ou diplômées par session. Sachant qu’il s’agit de métiers rares, c’est EVIDENT : il n’y aura jamais 20, 30, 40 candidats par session pour ces métiers. Pour autant est-ce une raison, un argument pour les faire disparaître purement et simplement ?

Succès pour les titres de l‘artisanat de l’ameublement
Et pourtant nos titres rencontrent enfin leur audience en entreprise et parmi les candidats potentiels.
Le CTM ébéniste décolle avec l’ouverture de section chez les Compagnons, à Toulouse et à Muizon (vers Reims) ou nombre d’apprentis ont intégré le CTM après 2 années passées en CAP. Le CFA de Sainte-Luce-sur-Loire a pu ouvrir 3 classes de CTM ébénisterie pour l’année 2021/2022.
L’UNAMA espère que ces signaux forts convaincront le RNCP qu’il y a un avenir et une attente réelle des employeurs et des candidats pour des titres très, très professionnels !!!

De même, toujours par l’engagement des Compagnons, le BTM Tapissier dans ses 2 options (ameublement et couture) va enfin se déployer puisqu’il sera intégré en plus du Bac Pro tapissier dans le parcours du Tours de France des apprentis de l’Association à compter de la rentrée prochaine ! C’est une nouvelle très positive. Nous souhaitons le plus grand succès à cette décision.

              Crédit photo : Jean-Pascal Bottiero
             Crédit photo : Isabelle Clément
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