Proposition de Loi sur le statut de « conservateur – restaurateur » : choquant, les artisans oubliés

Une proposition de Loi, promue par l’INP, l’Institut National du Patrimoine, court actuellement sous les lambris de l’Assemblée Nationale et a obtenu le soutien, un peu hâtif (?) de 60 députés.

Cette proposition choque la Profession. Les artisans sont oubliés, négligés, marginalisés à minima !

Absence de dialogue volontaire ? Mais qu’y a-t-il à cacher dans ce cas ?

D’emblée nous pouvons constater que cette éventuelle proposition n’a fait l’objet d’aucune information préalable, ni de concertation avec les entreprises, dont une écrasante majorité d’entreprises de l’artisanat du secteur de la conservation-restauration, ni avec leurs relais ou représentants.

Sont directement concernés : les ébénistes, les tapissiers, les marqueteurs, les encadreurs, les doreurs, les restaurateurs de tableaux, les facteurs d’instruments de musique, les professionnels du bâtiment spécialisés dans le patrimoine, les vitraillistes, les peintres sur bois, les relieurs, ou encore les selliers pour ne citer qu’eux. Soit des milliers d’entreprises, des milliers de salariés qui sont aussi contributeurs au maintien et à la valorisation du Patrimoine dans ce pays.

Eux aussi méritent de la reconnaissance, parfois de la protection ou des appuis, des aides, un peu d’imagination quant à leur viabilité économique. Ils n’ont pas moins été éprouvés par la crise sanitaire et les 20 dernières années de recul des investissements publics dans le Patrimoine que ne l’ont été les conservateurs-restaurateurs ! A peine si dans ce texte – qui n’est qu’une ébauche de propositions –  sont-ils mentionnés comme nous citons : « cette proposition ne fait pas obstacle à ce que d’autres professionnels interviennent en fonction de leurs compétences propres concomitamment aux personnes visées par la proposition de Loi ».

Dans le texte de cette proposition les entreprises ont droit au rituel marronnier de « l’intelligence de la main », mais les Conservateurs seraient seuls à disposer d’une déontologie et à l’exercer. Quel manque de respect…

Aussi nous craignons que ce texte, soutenu par une démarche fermée et un certain entre-soi, ne vise in-fine qu’à restreindre, voire fermer l’accès aux travaux du Patrimoine et de la restauration aux opérateurs qui ne seraient pas adoubés.

L’UNAMA mobilisera les entreprises et toutes les institutions concernées qui doivent d’abord être INFORMÉES des visées précises d’un texte extrêmement flou et qui doivent avoir un droit AU DIALOGUE et à la NÉGOCIATION avant de précipiter toute légifération en faveur d’un club.

Lire la proposition de loi

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