Il s’appelle Denis Guérin. Il est canneur rempailleur au sein de l’Atelier Guérin dans la Nouvelle Aquitaine à Aytré (17). Et il va témoigner sur son expérience de formateur.
Pouvez-vous présenter brièvement l’entreprise ?
Maître Artisan d’Art en Cannage et Paillage de chaises en ameublement, entreprise labellisée EPV, c’est en 1986 que je crée mon entreprise.
Je me spécialise alors dans la restauration de sièges paillés ou cannés, suivant des techniques traditionnelles.
Afin de pouvoir développer ma passion pour la réalisation de polychromie de paille, je décide d’en étudier les techniques de coloration et d’en lancer la culture localement.
J’imagine et produis mes propres couleurs et compose des paillages originaux où l’asymétrie du dessin doit provoquer encore un peu plus la curiosité du regard : « une assise où le regard se pose d’abord… »
Comment êtes-vous devenu formateur et depuis quand ?
Contacté par un organisme de formation spécialisé dans le médico-social éducatifs désireux d’intégrer à son catalogue des sessions de cannage et rempaillage de chaises, c’est en 1988 que je débute dans cette nouvelle activité. Quelques années plus tard j’obtiens un numéro d’agrément et deviens autonome.
L’ouverture au monde par l’avènement de l’internet et la création de mon premier site me permet de démarcher une clientèle plus large. www.dguerin.com
(15aine semaines / an) dans son atelier
Qu’est-ce qui vous a décidé de devenir formateur ?
Au début, l’envie de transmettre et ainsi de pérenniser mon métier, puis à la pratique le constat de l’enrichissement que l’autre vous apporte et finalement l’équilibre que cette discipline apporte à mon activité plus solitaire d’artisan.
Sur quel(s) types de formations(s) intervenez-vous et à quelle fréquence ?
Sur des Animation de stages courts (5 jours) d’initiation et de perfectionnement aux techniques de paillage et cannage de chaises en ameublement, au sein de l’atelier. Ces sessions sont programmées suivant un calendrier pédagogique qui permet aux élèves d’effectuer entre deux sessions un travail personnel.
Sept sessions aux contenus spécifiques, conduites sur chacun des deux semestres, permettent d’appréhender la grande majorité des savoirs faire liés à ces activités. Soit 14 sessions en intra.
J’interviens en déplacement au sein d’E.S.A.T (Etablissements et Services d’Aide par le Travail) ou d’ateliers protégés (aussi bien pour former qu’améliorer les process).
Qu’appréciez vous dans ce (nouveau) rôle ?
Le partage relationnel, l’énergie à travers l’envie d’apprendre que certains stagiaires diffusent au sein d’un groupe, l’esprit moteur des mêmes, la nécessité d’évoluer dans sa méthode et ses outils pédagogiques.
La valorisation d’apprenant au constat des résultats obtenus par ses élèves.
Quelles sont les qualités essentielles selon vous pour devenir formateur ?
Des compétences techniques augmentées de compétences pédagogiques : savoir préparer une séance avec de bons supports adaptés à son auditoire en fonction des capacités de chacun, transmettre des connaissances de manière claire et précise. Avoir également des qualités relationnelles, (patience, disponibilité, enthousiasme) savoir se faire apprécier.
Enfin, avoir des compétences physiques car animer des formations et gérer une dynamique de groupe demande de l’énergie. Prendre soin de sa voix et de sa communication non verbale par exemple.
Quel est votre objectif pour la suite ?
Transmettre, développer l’action de formation. Faire vivre le CQP (Certificat de Qualification Professionnelle), en cours de rédaction avec l’aide de l’UNAMA.
Continuer mes travaux sur la teinte des pailles et les techniques de paillage polychromes, affiner l’esthétisme, marier ces réalisations à des structures(fûts) plus contemporaines. (à découvrir sur son site www.dguérin.com).
Refondre le contenu du livre « cannez rempaillez vos chaises » dont je suis l’auteur et qui devrait être enrichi de nouvelles rubriques. (idéal pour les supports de cours ou pour les artisans restaurateurs initiés).
Participer à des salons de qualité afin de toujours mieux contribuer à la reconnaissance de ce métier et continuer à me former.