COUP DE GUEULE : LES FORMATIONS AUX METIERS RARES EN DANGER

Si l’on n’y prend garde les formations aux Métiers rares sont en grand danger quant à leur survie. En effet, certains clignotants inquiétants sont au rouge quant aux décisions de France COMPETENCES et du RNCP.

L’un des critères importants aux yeux de ces institutions est le nombre de personnes ayant obtenu le diplôme ou le titre présenté en demande renouvellement. Or, par définition : des Métiers rares ne sont pas caractérisés par des foules de prétendants pour suivre les formations, obtenir les qualifications exigées de l’Etat ou du marché de l’emploi et in-fine exercer leur Métier.

Par deux fois, en quelques semaines, des titres soutenus, voire créés par l’UNAMA, appuyés par la Branche, ont été ou sont encore en situation d’être abrogés ou refusés sans justification légitime. C’est le cas de la mention « RESTAURATION » du BTMS EBENISTERIE, dont la prolongation de vie pour 3 ans n’a été accordée que du bout des lèvres et grâce à l’appui de CMA France et l’insistance de la Profession. Un autre titre professionnel, le CQP « Canneur-pailleur », métier totalement orphelin de toute filière de formation (initiale ou professionnelle) est actuellement en suspend quant à son agrément au RNCP.

Tout cela au prétexte, totalement fallacieux, que trop peu de personnes se présentent pour se former et pour passer les examens.  Il s’agit de Métiers rares, mais de Métiers quand même, et notamment en ce qui concerne le petit nombre de personnes certifiées (Canneur-pailleur par exemple), on peut affirmer que cette rareté est le résultat et le produit d’une règlementation décourageante, empêchant l’innovation et la création de nouvelles voies d’apprentissage ou de formation.

Le plus indécent étant que ces formations ont été créées par défaut, principalement avec l’argent des entreprises et des salariés, et qu’elles ne consomment pas sur le budget de l’Etat. Allons-nous vers un déni du droit à la formation pour tous et à celui de choisir son avenir professionnel ? Deux principes tant vantés par nos dirigeants et tellement bafoués par les « machines » de l’administration !

La Profession est en voie de mobiliser les parlementaires (Sénat et Assemblée Nationale) des commissions des Métiers d’art pour les alerter sur ce qui peut devenir un choix désastreux des gestionnaires installés par l’Etat !

Sous ce prétexte du « petit nombre » qu’attend-on pour supprimer les formations de doreurs, d’encadreurs, de marqueteurs, de bronzier pour ne parler que de nos métiers ? Or les Métiers rares des Métiers d’Art ne sont pas les seuls Métiers à n’accueillir par période que quelques personnes pour se former. Il doit y en avoir autant dans certaines spécialités de la médecine, de l’ingénierie, des langues, des technologies bio, informatiques, des astronautes ou du spectacle et tant d’autres encore.

La rareté ne PEUT PAS ETRE UN CRITERE DE DECISION quant à l’existence de filières de formation et de qualifications. Le monde de l’uniformité est un monde pauvre et méprisable.

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